Février 2023
LE BRUTALISME

Entre courant de pensée et mouvement architectural, le brutalisme s’érige comme un élément majeur de la deuxième moitié du XXe siècle. Alors que la rudesse se meut en une esthétique, la froideur gouverne ces nouvelles réalisations. Il y a dans ce courant la volonté de mettre à l’honneur la brutalité naturelle des matières, et de rendre à la construction en elle-même son aspect sauvage. Les murs s’élèvent dans la puissance, ainsi, brutalement tournés vers le ciel dans une verticalité étourdissante.

L’ornement perd alors peu à peu de son intérêt. Suite à une guerre mondiale dévastatrice, les archi- tectes se penchent sur des projets de grande envergure à des coûts moins importants. L’usage du béton brut devient alors une manière de couvrir l’espace de façon impressionnante et nouvelle. Peu à peu, l’aspect financier ne devient plus une motivation pour ce genre de constructions puisque le courant s’intègre dans un véritable mouvement esthétique et intellectuel.

Niigata Prefectural Gymnasium, Niigata City, Japan, 1961
Eiji Miyagawa

Il y a dans les constructions brutalistes cette authenticité qui frappe le regard du passant. Cette gran- deur, parfois effrayante, qui s’impose au coeur des espaces. Les matériaux qui, quelques fois, vieillissent mal créent cette impression d’abandon étrange, celle d’une architecture qui traverse le temps. Béton sans revêtements où s’incorporent parfois du verre, de la brique, de la pierre ou de l’acier, les bâtiments sont travaillés dans une intention de dénuement et de différence des normes esthétiques établies.

Shionogi Pharmaceutical Warehouse, Amagasaki, Hyogo Prefecture, Japan, 1963
Osaka Branch of Junzo Sakakura & Associates

Il est aujourd’hui possible d’assimiler ce courant intellectuel à celui du minimalisme. Il s’agit d’une recherche de l’épuré, une façon de mettre en avant certains détails qui auraient été perdus et invisibles s’ils avaient été entourés de fioritures. Brutalisme, Arte povera, minimalisme autant de mouvements qui se développent et puisent leur force dans l’anticonformisme et la remise en question des esthétiques.

Tokyo Metropolitan Festival Hall, 1961
Kunio Maekawa

L’arte povera italien fonctionne sur ce même modèle. L’usage d’éléments de la vie quotidienne dans une assimilation épurée et simple rend compte du fossé qui se creuse avec les techniques de la tradition académique. Un lien se crée alors entre l’art, la matière et les objets, invitant également les personnes à se questionner sur les intérieurs des maisons et des lieux de vie. Intimement liée à l’architecture et à l’art, l’architecture d’intérieur devient le reflet dans la vie quotidienne de courants de pensée et d’élaborations intellectuelles.

Tyaphaka 2012 de Nicholas Hlobo

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